Port-au-Prince – « Traiter de contre les dirigeants haïtiens, c’est insulter tout un peuple. » Ces mots de colère d’Edgard LEBLANC Fils, Conseiller-Président, font écho à l’indignation collective face aux propos attribués à Emmanuel Macron lors du sommet du G20 à Rio.
Mais derrière ce malentendu se cache une histoire plus profonde : celle d’une relation déséquilibrée entre Haïti et son ancienne colonie. Pourquoi cet épisode cristallise-t-il tant de frustrations ?
Le mercredi 20 novembre, un compatriote haïtien interroge Emmanuel Macron à Rio sur la responsabilité de la France dans les crises d’Haïti. En réponse, le président français aurait qualifié les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de « con ».
Pour Edgard LEBLANC Fils, cette insulte dépasse la simple diplomatie. Elle s’attaque directement à la dignité d’un peuple déjà éprouvé par des crises multidimensionnelles.
Toujours selon la déclaration, du Conseiller-Président, cette insulte révèle d’un mépris qui ignore les responsabilités historiques de la France envers Haïti. L’indépendance d’Haïti, acquise au prix du sang en 1804, a été suivie en 1825 par une rançon imposée par la France sous menace militaire.
Cette “dette de l’indépendance” a saigné les finances haïtiennes pendant plus d’un siècle, hypothéquant le développement du pays. « Assumer l’histoire, c’est réparer, pas invectiver », martèle Edgard LEBLANC Fils. Il appelle la France à suivre l’exemple de l’Allemagne envers le peuple juif après la Seconde Guerre mondiale.
En réponse aux propos de Macron, le ministère haïtien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France et lui a transmis une lettre de protestation. Mais pour Edgard LEBLANC Fils, cette démarche, bien que diplomatiquement correcte, ne suffit pas.
En soutenant publiquement certaines personnalités politiques haïtiennes, comme le Premier Ministre démissionnaire Conille, Emmanuel Macron s’est attiré de nouvelles critiques. «C’est une ingérence inacceptable», affirme le Conseiller-Président.
Malgré ces provocations, le Conseiller-Président invite à l’espoir. « Haïti se lèvera. Les souffrances du moment seront surmontées grâce à la résilience de notre peuple.” En comparant Haïti à un roseau qui plie mais ne casse jamais, il rappelle la force d’un pays forgé dans l’adversité.
Plutôt que de s’enfermer dans des accusations stériles, il est temps d’envisager des solutions concrètes pour transformer cette relation historique en un partenariat équitable : nous pensons que La France doit reconnaître pleinement sa responsabilité historique en engageant des discussions ouvertes sur la restitution de la rançon de l’indépendance. La France devrait appuyer Haïti en tenant compte de ses priorités nationales, sans interférences ou condescendance.
Haïti n’attend pas de compassion mais un partenariat basé sur le respect et la véritable justice. Comme le souligne Edgard LEBLANC Fils, « Demain sera un autre pays ». Mais pour que ce demain devienne une réalité, la France doit faire un choix : perpétuer le cycle du mépris ou devenir un allié authentique dans la reconstruction d’Haïti. Et pourquoi pas maintenant ?