Cap-Haïtien, Bande du Nord – Une nuit d’horreur a frappé la communauté de Bande du Nord, près du Cap-Haïtien, où un glissement de terrain, déclenché par des pluies torrentielles, a coûté la vie à quatre membres d’une même famille. Le drame, survenu dans la nuit du jeudi 6 décembre, met une fois de plus en lumière les vulnérabilités alarmantes des zones à risque en Haïti.
Un bilan déchirant
Les victimes, identifiées comme Wilson Marcellus (38 ans), sa femme Nadia Michel (32 ans), et leurs enfants Wilmise (13 ans) et Wilda Marcellus (7 ans), ont été emportées par l’effondrement de leur maison modeste. Située sur un terrain instable, leur habitation n’a pas résisté à la pression des intempéries et à l’effondrement soudain d’une clôture adjacente.
Selon Maiono “Tompouce” Mompremier, coordinateur du CASEC de Bande du Nord, “la catastrophe a pris la famille dans leur sommeil, ne laissant aucune chance de survie. Ces tragédies sont le résultat d’une combinaison mortelle entre des conditions climatiques extrêmes et une gestion défaillante de l’aménagement territorial.”
Des infrastructures fragiles,un environnement vulnérable, communauté en deuil
Les pluies incessantes qui se sont abattues ces derniers jours dans le Nord ont exacerbé l’instabilité des sols, augmentant les risques de glissements de terrain dans des zones déjà précaires. Les experts rappellent que de nombreuses habitations dans ces régions ne respectent pas les normes de construction nécessaires pour résister à de tels événements.
“Revoir les politiques d’aménagement du territoire et sensibiliser les communautés locales est une priorité absolue,” insiste Maiono Mompremier, appelant à une action urgente des autorités nationales.
Bien connue dans le voisinage, la famille Marcellus vivait humblement. Wilson, ouvrier, et Nadia, commerçante, s’efforçaient d’offrir un avenir meilleur à leurs enfants. “C’était une famille simple, mais pleine de vie,” partage un voisin, visiblement marqué par la tragédie.
Dans un élan de solidarité, la communauté locale se mobilise pour apporter son soutien moral et matériel aux proches des victimes. Des organisations humanitaires ont également annoncé leur intervention pour venir en aide aux familles touchées.
Le glissement de terrain n’a pas seulement coûté des vies : plusieurs maisons voisines ont été gravement endommagées. Grâce à une intervention rapide des autorités locales et des pompiers, d’autres résidents ont pu être évacués à temps, évitant un bilan encore plus lourd.
Le gouvernement haïtien, à travers la Protection civile, a promis de renforcer les mesures de prévention et d’urgence dans les zones à risque. Les autorités appellent également les habitants à éviter les zones les plus vulnérables lors des prochaines intempéries. Cependant, beaucoup restent sceptiques quant à la capacité des autorités à tenir ces engagements.
Un appel à des solutions durables
Ce drame souligne une réalité amère : l’urgence de repenser les politiques de gestion des risques et de renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes naturelles. Les habitants des zones à risque ne peuvent plus se permettre de vivre dans l’incertitude constante face aux intempéries.
“Chaque tragédie devrait nous rappeler que nous avons les moyens d’agir, mais que l’inaction coûte des vies,” conclut un habitant engagé dans les efforts de reconstruction.
Alors que le pays continue de faire face à des défis environnementaux majeurs, cette tragédie est un appel à une action collective pour protéger les plus vulnérables et prévenir de telles pertes humaines à l’avenir.