Et pourquoi ? Pourquoi Moïse Jean-Charles, cet homme qui galvanisait les foules et incarnait la contestation populaire en Haïti, semble aujourd’hui réduit au silence ? Dans un pays dévasté par l’insécurité, l’effondrement économique et un vide institutionnel abyssal, l’absence d’une figure politique aussi marquante soulève bien des questions.
Est-ce un silence stratégique ou une abdication tacite, ou pire, un signe d’épuisement face à l’ampleur de la crise ?
Moïse Jean-Charles n’est pas un nom que l’on oublie facilement. Ancien sénateur et leader de la plateforme Pitit Dessalines, il a marqué les années 2019 et 2021 par des manifestations massives dénonçant la corruption, l’ingérence étrangère, et la mauvaise gouvernance. À l’époque, il était une épine dans le pied du pouvoir, une voix forte, parfois incontrôlable, mais toujours écoutée.
Et aujourd’hui ? Rien ou si peu. Ceux qui le soutenaient s’interrogent, ses adversaires s’en réjouissent peut-être, mais tout le monde s’accorde sur une chose : l’absence de Moïse Jean-Charles sur la scène politique est un vide qu’Haïti ne peut se permettre.
“Qui ne dit rien consent. Le silence des leaders face à la crise haïtienne est assourdissant.”
Réflexion éditoriale de l’article
Pendant que le silence persiste, le pays sombre. Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, aucune stabilité politique n’a vu le jour, le tableau est de plus en plus macabre. Les gangs armés ne se contentent plus de contrôler des quartiers, ils dictent les lois. Avec une inflation galopante et des produits de première nécessité inaccessibles, la population est étranglée.
Dans ce chaos, où sont les leaders ? Qui prend la parole pour défendre ce peuple acculé ? Où est Moise Jean-Charles jadis l’homme des foules, aurait-il baissé les bras ?
Et pourquoi ce retrait soudain ? Plusieurs hypothèses circulent, son voyage à Cuba en 2017 pour des soins médicaux avait déjà suscité des inquiétudes. Est-ce une raison plausible ? Haïti n’est pas étranger aux ingérences extérieures, et nombre de leaders politiques se retrouvent marginalisés par des pressions discrètes mais efficaces. Peut-être est-il simplement démuni, comme tant d’autres, face à une crise d’une ampleur inédite.
Mais ce silence, quel qu’en soit le motif, laisse un goût amer. L’histoire ne pardonne pas l’inaction, surtout dans un moment aussi critique.
“Qui ne dit rien consent.” Moïse Jean-Charles, comme tant d’autres figures politiques, doit comprendre que l’inaction peut être interprétée comme une abdication. Haïti ne peut se permettre de perdre encore du temps.
“L’inaction de la classe politique est perçue comme une abdication. Haïti mérite mieux.”
Réflexion éditoriale de l’article
La situation est urgente. Il est temps de dialoguer avec la communauté internationale pour éviter que l’ingérence ne se transforme en domination, temps de rétablir la sécurité en prenant des mesures claires contre les gangs enfin temps de relancer l’économie avec des solutions pratiques et adaptées aux besoins du peuple. Le peuple haïtien a besoin d’acteurs capables de leadership avisé, pas de spectateurs.
Face à ce vide politique, ce sont les journalistes, les associations locales et les leaders communautaires qui tentent de combler le manque. Mais peut-on réellement s’en remettre uniquement à ces acteurs ?
Les organisations humanitaires, malgré leurs efforts, ne remplacent pas des institutions stables ni une gouvernance efficace. Si les leaders politiques restent absents, Haïti court à sa perte.
Et maintenant, que faire ? Et pourquoi pas un réveil ? Moïse Jean-Charles et d’autres figures politiques doivent sortir de leur silence et reprendre leur place. L’histoire jugera leur absence aussi sévèrement que leurs actions.
La grande question reste : Qui osera briser le silence ? Qui osera porter la voix du peuple ?
En attendant une réponse, la souffrance continue.
