Haïti : Quinze ans après le séisme de 2010, un hommage et des questions persistantes

Quinze ans après le tremblement de terre de 2010, Haïti pleure encore ses victimes et se débat avec des défis structurels qui freinent sa reconstruction et sa résilience face aux catastrophes.
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La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) a organisé ce 12 janvier 2025 une cérémonie en hommage aux 220 000 Haïtiens victimes du séisme dévastateur de magnitude 7,3 survenu il y a quinze ans. Sous le thème “Kontinye Aji Pou Lavi” (Continue d’agir pour la vie), cet événement a rappelé la tragédie qui a marqué l’histoire d’Haïti et les défis auxquels le pays continue de faire face.

Malgré l’absence remarquée du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et de l’ingénieur géologue Claude Préptit, la cérémonie a réuni plusieurs personnalités importantes, dont le ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, le représentant résident du PNUD en Haïti, Xavier Michon, et le directeur général de la DGPC, Emmanuel Pierre. Une délégation du lycée Jean-Marie Vincent était également présente.

L’événement, ouvert par l’interprétation de La Dessalinienne, a été marqué par la reconnaissance des différents partenaires de la DGPC : la Croix-Rouge, le PNUD, la Faculté des Sciences (FDS), l’OIM et le Système National de Gestion des Risques et Désastres (SNGRD). Ces acteurs jouent un rôle essentiel dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles en Haïti.

Dans son discours, le directeur général de la DGPC, Emmanuel Pierre, a rappelé que cette journée n’était pas uniquement dédiée à la commémoration, mais aussi à une réflexion sur les avancées réalisées depuis le séisme de 2010 pour renforcer la résilience des Haïtiens face aux phenomenes naturels. « Plus qu’une commémoration, cette journée est un devoir de mémoire à l’égard de ceux qui sont partis », a-t-il déclaré.

Le représentant résident du PNUD, Xavier Michon, a souligné l’imprévisibilité des séismes et insisté sur l’importance de la science et de la technologie pour réduire leurs impacts. « Comment pouvons-nous faire face à un tremblement de terre ? », s’est-il interrogé, avant de répondre : « Par la puissance de l’équation et de la technologie. »

De son côté, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique a évoqué les séquelles du séisme de 2010 et a insisté sur l’importance de l’encadrement de la jeunesse pour assurer un avenir meilleur au pays.

Le ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, a salué le courage des survivants qui ont su se relever malgré la douleur. « Ensemble, nous pouvons transformer cette tragédie en un puissant levier de progrès pour l’avenir de nos enfants », a-t-il affirmé.

Gérard Métayer, responsable du dossier tsunami en Haïti, a proposé plusieurs mesures pour renforcer la résilience nationale : la mise en place d’un réseau national de sirènes et d’un réseau de radiocommunication dans chaque chef-lieu départemental. Il a souligné que Fort-Liberté reste la seule commune en Haïti certifiée “Tsunami Ready” par les normes internationales.

Quinze ans après le séisme de Janvier 2010, ou en sommes nous en terme de progres realises, avec les nouvelles techniques de construction. Des modifications dans les techniques de construction ont permis de rendre certains bâtiments publics et privés parasismiques. beaucoup reste à faire. Des édifices majeurs comme le Palais national sont toujours en ruines, et la construction anarchique persiste, exposant le pays à de nouvelles catastrophes.

Face à la question de savoir si Haïti serait mieux préparé à un séisme de même ampleur, aucun consensus n’a été établi. Les défis structurels et institutionnels continuent de compromettre la résilience nationale.

Depuis 2010, Haïti a affronté plusieurs catastrophes majeures : l’épidémie de choléra, l’ouragan Matthew en 2016, et le séisme du 14 août 2021 dans le Grand Sud. Ces événements ont laissé des séquelles visibles et durables, et le pays n’est encore totalement guéri d’aucun d’entre eux.

Le 12 janvier est un rappel poignant des défis d’Haïti face aux aléas naturels et des efforts nécessaires pour construire un avenir plus sûr. “Kontinye Aji Pou Lavi” ne doit pas seulement être un thème, mais une mission collective pour honorer la mémoire des victimes et préparer une résilience durable pour les générations futures.

Quinze ans après le séisme de 2010, pourquoi Haïti peine-t-il encore à tirer les leçons de cette tragédie pour prévenir et atténuer les impacts des catastrophes naturelles, malgré les promesses répétées et les ressources mobilisées ?

Comment un pays peut-il véritablement se reconstruire lorsque la persistance de la corruption, de la construction anarchique et de l’instabilité politique continue d’entraver tout progrès durable ?

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