Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit armé qui oppose deux forces rivales : l’armée nationale dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, et les Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire commandée par Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”. Cette guerre, marquée par des atrocités, a entraîné l’une des pires crises humanitaires au monde.
Les deux camps bénéficient de soutiens extérieurs qui alimentent l’instabilité du pays. Les Forces de soutien rapide (RSF) reçoivent un appui financier et logistique des Émirats arabes unis, tandis que l’armée nationale est soutenue par l’Égypte, un voisin clé dans la région.
Les combats, concentrés principalement dans la capitale Khartoum et la région du Darfour, ont engendré des violences généralisées et des abus contre les populations civiles. Selon des estimations, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées depuis le début des affrontements.
Des conséquences humanitaires sans précédent
Le conflit a causé un déplacement massif de la population. D’après les Nations unies, plus de 3,1 millions de Soudanais ont fui le pays, se réfugiant principalement au Tchad voisin, et plus de 8 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leurs propres frontières. Ces déplacements massifs ont placé le Soudan parmi les pays connaissant les plus grandes crises de migration interne au monde.
La situation alimentaire est tout aussi critique. Le Soudan est actuellement le seul pays officiellement déclaré en situation de famine, selon l’ONU. Plus de 30 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, nécessitent une aide humanitaire urgente.
La semaine dernière, les États-Unis ont qualifié les actions des Forces de soutien rapide de “génocide”, une déclaration basée sur des preuves de meurtres systématiques et de viols ciblés contre des groupes ethniques spécifiques. Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a dénoncé les RSF pour leurs attaques brutales visant hommes et jeunes garçons ainsi que pour les violences sexuelles infligées aux femmes et jeunes filles en raison de leur origine ethnique.
Face à l’ampleur de cette crise, l’ONU a évalué les besoins humanitaires à 2,7 milliards de dollars pour fournir une aide essentielle au Soudan. À ce jour, seulement 61 % de ces fonds ont été collectés, laissant un déficit préoccupant pour répondre aux besoins des millions de victimes.
Un avenir incertain
Le conflit soudanais, exacerbé par des rivalités régionales et des divisions internes, continue de plonger le pays dans le chaos. Alors que la communauté internationale tente de mobiliser des fonds et des ressources, la paix et la stabilité au Soudan restent un objectif difficile à atteindre.