Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Donald Trump a rapidement mis en place une série de mesures visant à durcir la politique migratoire des États-Unis. Ces décisions, jugées radicales par certains, suscitent une vive controverse sur le plan national et international.
Adoption du Laken Riley Act : une loi polémique
Mercredi dernier, la Chambre des représentants a adopté le Laken Riley Act, une loi clé de la nouvelle politique migratoire de Donald Trump, par 263 voix contre 156. Cette mesure impose la détention automatique des migrants en situation irrégulière inculpés pour certains délits, y compris des mineurs. Elle permet également aux procureurs d’attaquer le gouvernement fédéral s’il ne respecte pas strictement les lois migratoires.
Des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent cette loi, estimant qu’elle pourrait mener à des violations du droit à une procédure équitable et à des détentions arbitraires. Ces critiques mettent en lumière le risque de déstabilisation du système judiciaire en matière d’immigration.
Blocage des demandeurs d’asile et suspension de CBP One
Une autre mesure phare de l’administration Trump consiste à bloquer l’entrée des demandeurs d’asile, laissant des milliers de personnes bloquées au Mexique. L’application CBP One, instaurée par l’administration Biden pour faciliter les démarches des migrants à la frontière, a été suspendue. Cette décision a exacerbé les tensions à la frontière sud, où des conditions de vie précaires mettent en danger des milliers de familles.
En parallèle, le président Trump a proclamé une urgence nationale à la frontière sud, mobilisant 1 500 militaires supplémentaires et annonçant un objectif de 10 000 soldats pour sécuriser la frontière.
Suppression du droit du sol : une mesure contestée
Donald Trump a également annoncé son intention de supprimer le droit du sol par décret. Cette mesure empêcherait les enfants nés aux États-Unis de parents sans statut légal d’obtenir automatiquement la citoyenneté. Cependant, cette initiative est juridiquement controversée, car le droit du sol est protégé par le 14ᵉ amendement de la Constitution américaine. Sa suppression nécessiterait un amendement constitutionnel, un processus complexe et incertain.
Relance du mur à la frontière mexicaine et expulsions massives
Autre élément central de la politique migratoire de Donald Trump : la relance de la construction du mur à la frontière mexicaine, l’un des projets emblématiques de son premier mandat. Il prévoit également d’accélérer les expulsions de masse des migrants en situation irrégulière, une mesure qui a provoqué des critiques virulentes, y compris du Pape François, qui a qualifié ces décisions de “honte”.
Une politique sous le feu des critiques
Ces mesures, bien qu’elles répondent aux promesses de campagne de Donald Trump, divisent profondément l’opinion publique et la classe politique. Si ses partisans saluent une politique migratoire stricte, de nombreuses voix, dont celles d’ONG et de leaders religieux, dénoncent des décisions inhumaines et potentiellement contraires aux droits fondamentaux.
Alors que l’administration Trump poursuit ses réformes, les défis juridiques s’annoncent nombreux, et la tension à la frontière sud risque de s’intensifier.