La République démocratique du Congo (RDC) fait de nouveau face à une escalade de violences dans la région du Nord-Kivu. Ce lundi, des soldats du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle accusé d’être soutenu par le Rwanda, ont pris le contrôle de Goma, une ville stratégique située à la frontière rwandaise.
Une ville sous pression
Goma, l’une des plus grandes villes de l’est de la RDC, a longtemps été au cœur des affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales. Située à la frontière avec le Rwanda, cette région est marquée par des décennies de conflits qui ont déplacé des millions de personnes et mis à rude épreuve la stabilité locale. Le M23, déjà responsable d’un soulèvement en 2012, est revenu sur le devant de la scène, renforçant les tensions entre la RDC et son voisin rwandais.
« La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. »
ONU
Réactions internationales
Face à cette offensive, les condamnations internationales n’ont pas tardé à pleuvoir. Le ministère des Affaires étrangères français a dénoncé « fermement l’offensive menée par le M23, soutenu par les Forces armées rwandaises ». L’Organisation des Nations Unies (ONU) a également réagi avec force, qualifiant ces actions de « mépris éhonté de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC ». L’ONU a appelé au « retrait immédiat des forces extérieures », mettant ainsi en lumière l’implication présumée du Rwanda dans ce conflit.
Un sommet pour apaiser les tensions
Pour tenter de désamorcer la crise, le Kenya, acteur clé de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire dans les prochaines 48 heures. Cette réunion d’urgence, qui devrait réunir les dirigeants des pays membres de l’EAC, vise à trouver une issue diplomatique à la situation. Selon des informations relayées par France 24, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame ont confirmé leur participation.
Ce sommet intervient dans un contexte où les relations entre Kinshasa et Kigali sont particulièrement tendues, le gouvernement congolais accusant régulièrement le Rwanda de soutenir activement le M23, ce que Kigali dément.
Une crise aux répercussions régionales
La prise de Goma par le M23 représente non seulement une menace pour la stabilité de la RDC, mais également pour toute la région des Grands Lacs. Les précédents conflits dans cette zone ont démontré à quel point les violences armées pouvaient rapidement déborder les frontières nationales, entraînant une instabilité régionale accrue. La mobilisation de la communauté internationale sera cruciale pour éviter une escalade supplémentaire.