Le Président du Conseil Présidentiel de Transition, Leslie Voltaire, a été reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron, marquant une nouvelle tentative de rapprochement entre Haïti et son ancienne puissance coloniale. Mais derrière les échanges cordiaux et les promesses diplomatiques, une question fondamentale demeure : que peut réellement apporter la France à Haïti ?
Historiquement, la relation entre les deux nations a été marquée par un profond déséquilibre. Après avoir arraché son indépendance en 1804, Haïti a été forcée de payer une dette colossale à la France – une rançon pour sa propre liberté, freinant son développement pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, les discussions entre Paris et Port-au-Prince se veulent constructives, mais se limitent souvent à des déclarations de principe, sans véritables engagements économiques ou stratégiques. La France, puissance influente en Europe et dans les instances internationales, pourrait-elle enfin jouer un rôle concret dans la reconstruction d’Haïti, au-delà des discours ?
La diplomatie haïtienne doit éviter les rencontres symboliques sans impact réel et exiger des résultats tangibles : allègement de la dette historique, coopération technologique, investissements directs. Haïti n’a pas besoin de gestes condescendants, mais d’un partenariat basé sur des intérêts réciproques. Cette rencontre à l’Élysée sera-t-elle un pas vers un renversement du rapport de force, ou simplement une nouvelle mise en scène diplomatique stérile ?




