Ukraine-Russie : Vers une éventuelle reprise des négociations ?

Moscou se dit prêt à négocier, mais exclut Zelensky. L’Ukraine, affaiblie par le gel de l’aide américaine, fait face à une pression diplomatique et militaire croissante.
Vladimir Poutine (Crédit : Dimitro Sevastopol) | Volodymyr Zelensky (Crédit : www.president.gov.ua)

Depuis l’entrée en fonction de Donald Trump, les perspectives de négociations entre l’Ukraine et la Russie refont surface. Ce mardi, Vladimir Poutine a déclaré être disposé à engager des pourparlers, mais a exclu toute discussion directe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il considère comme “illégitime”. Le Kremlin remet en cause la validité de son mandat, arguant que l’élection présidentielle qui devait se tenir en 2024 n’a pas eu lieu en raison de la loi martiale en vigueur en Ukraine. Toutefois, selon la Constitution ukrainienne, cette situation légitime la prolongation du mandat de Zelensky tant que la guerre se poursuit.

Des négociations sous conditions

Si Moscou semble ouverte à des discussions, elle pourrait exiger des interlocuteurs ukrainiens autres que Zelensky. Ce dernier, de son côté, estime que Vladimir Poutine cherche uniquement à “gagner du temps” et prolonger la guerre. L’Ukraine continue de subir une pression militaire intense, notamment dans l’est du pays, où les forces russes poursuivent leur avancée.

L’Union européenne a durci ses mesures contre Moscou en annonçant une hausse des taxes sur les importations agricoles et d’engrais russes afin de réduire les revenus alimentant l’effort de guerre russe. De plus, les sanctions européennes contre la Russie ont été prolongées jusqu’au 31 juillet 2025.

Aux États-Unis, Donald Trump a gelé une partie de l’aide militaire à l’Ukraine, suscitant l’inquiétude de Kiev. Bien que certains fonds humanitaires soient maintenus, cette décision affaiblit les capacités défensives ukrainiennes. Parallèlement, le président américain a menacé d’intensifier les sanctions contre la Russie si elle refusait d’entamer des discussions. Il a également exprimé son intention de rencontrer Vladimir Poutine pour négocier, mais sans avancer de calendrier précis.

Un équilibre précaire

La Russie, en position de force après avoir conquis près de 4 000 km² en 2024, insiste pour que tout accord prenne en compte les “réalités du terrain”. L’Ukraine, quant à elle, craint qu’une négociation sous contrainte ne l’amène à céder des territoires occupés par la Russie, une concession qu’elle juge inacceptable. Ainsi, le pays se trouve face à un dilemme : poursuivre le conflit avec un soutien occidental incertain ou céder sous la pression diplomatique à un compromis territorial risquant d’affaiblir sa souveraineté.

L’avenir des négociations reste incertain, et toute issue dépendra des équilibres de pouvoir entre Moscou, Kiev et les grandes puissances internationales.

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