Gustavo Petro appelle les Colombiens sans papiers aux États-Unis à rentrer au pays

Le président colombien exhorte ses compatriotes en situation irrégulière aux États-Unis à retourner en Colombie, promettant des mesures de soutien pour leur réintégration.
Le président colombien Gustavo Petro Le président colombien Gustavo Petro
Le président colombien Gustavo Petro

Le président colombien Gustavo Petro a appelé les travailleurs sans papiers colombiens vivant aux États-Unis à quitter leurs emplois et à retourner en Colombie “dès que possible”.

Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Petro a souligné l’importance de la main-d’œuvre pour la prospérité du pays et a annoncé des mesures de soutien pour les rapatriés.”

La richesse n’est produite que par les travailleurs”, a déclaré le président, mettant en avant le rôle fondamental de la classe ouvrière dans le développement économique. Il a ajouté que le Département de la prospérité sociale (DPS) mettra en place des crédits productifs pour les Colombiens revenant au pays et s’inscrivant à ses programmes.

Un appel au retour dans un contexte migratoire tendu

L’appel de Petro intervient alors que l’immigration reste un sujet brûlant aux États-Unis, notamment après l’investiture du président Donald Trump, qui a réintroduit des politiques migratoires strictes. De nombreux Colombiens se sont installés aux États-Unis à la recherche de meilleures opportunités économiques, parfois en situation irrégulière.

Avec cette déclaration, Petro mise sur une politique de réintégration des travailleurs en Colombie, visant à renforcer l’économie locale grâce à l’investissement dans les capacités productives des citoyens de retour.

Des mesures de soutien pour les rapatriés

Le DPS, chargé de superviser les initiatives de soutien aux populations vulnérables, prévoit d’accompagner ceux qui répondront à l’appel du président. Les crédits productifs promis visent à aider les travailleurs à se réinsérer économiquement et à encourager l’entrepreneuriat local.

Un bras de fer diplomatique avec Washington

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions entre la Colombie et les États-Unis sur la gestion des migrants. Washington a récemment imposé des sanctions commerciales à Bogotá après que le gouvernement colombien a refusé l’atterrissage d’avions militaires américains transportant des migrants expulsés.

En réponse, Trump a annoncé des droits de douane de 25 % sur les importations colombiennes, menaçant de les porter à 50 % si la Colombie n’acceptait pas ces vols de déportation.Petro a d’abord résisté, affirmant qu’”un migrant n’est pas un délinquant mais un être humain qui veut travailler, évoluer et vivre sa vie”. Mais face aux sanctions économiques, la Colombie a finalement accepté les conditions américaines, y compris l’accueil des migrants sur des vols militaires.

Le président colombien a proposé d’utiliser l’avion présidentiel pour organiser un “retour digne” de ses compatriotes. Les deux pays ont depuis engagé des discussions pour garantir des conditions humaines lors des expulsions.

Des conséquences économiques en jeu

Les relations bilatérales entre Bogotá et Washington restent fragiles, la Colombie étant un partenaire commercial clé des États-Unis. Les exportations colombiennes, notamment le café, les bananes et le pétrole brut, pourraient être impactées par ces sanctions.

L’appel de Petro aux Colombiens vise à limiter ces conséquences en encourageant les travailleurs à contribuer directement à l’économie nationale. Toutefois, l’efficacité de cette stratégie dépendra de la capacité du gouvernement à offrir des opportunités viables à ceux qui choisissent de rentrer.

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