Il y a 35 ans, Nelson Mandela retrouvait la liberté après 27 ans de prison

Le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré, marquant la fin imminente de l’apartheid et ouvrant la voie à une Afrique du Sud démocratique.
Nelson Mandela - 2009 Credit : Neil McCartney

Il y a exactement 35 ans, le 11 février 1990, Nelson Mandela franchissait les portes de la prison Victor Verster après 27 ans d’incarcération. Ce moment, retransmis en direct à travers le monde, marquait un tournant décisif dans l’histoire de l’Afrique du Sud et annonçait la fin imminente de l’apartheid, le système de ségrégation raciale ayant régi le pays pendant près d’un demi-siècle.

Qui était Nelson Mandela ?

Né le 18 juillet 1918 dans le village de Mvezo, en Afrique du Sud, Nelson Rolihlahla Mandela était issu du peuple xhosa et appartenait à la famille royale thembu. Après des études de droit à l’Université de Fort Hare et à l’Université de Witwatersrand, il s’engage activement dans la lutte contre l’apartheid, rejoignant le Congrès national africain (ANC) en 1944.

Nelson Mandela Credit : Neil McCartney

Dans les années 1950 et 1960, il devient l’un des leaders les plus influents de la résistance contre le gouvernement blanc d’Afrique du Sud, prônant initialement une résistance pacifique. Mais face à la répression brutale de l’État et après le massacre de Sharpeville en 1960, il rejoint la lutte armée en co-fondant la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe (“Fer de lance de la nation”). En 1962, il est arrêté pour complot contre l’État et condamné en 1964 à la prison à perpétuité lors du procès de Rivonia.

“Je me tiens devant vous non pas comme un prophète, mais comme un humble serviteur du peuple.”

Nelson Mandela

Une libération historique après 27 ans de captivité

Nelson Mandela passe 18 ans sur l’île-prison de Robben Island, dans des conditions éprouvantes. Il y effectue des travaux forcés dans une carrière de calcaire et subit l’isolement imposé aux prisonniers politiques. En 1982, il est transféré à la prison de Pollsmoor, puis en 1988 à la prison Victor Verster, où il passe les dernières années de sa détention.

Dans les années 1980, sous la pression de mouvements internationaux, de sanctions économiques et d’un climat intérieur de plus en plus instable, le gouvernement sud-africain amorce des négociations avec l’ANC. En 1989, Frederik de Klerk devient président et amorce un processus de réforme, levant l’interdiction de l’ANC et annonçant la libération de Nelson Mandela le 2 février 1990. Neuf jours plus tard, Mandela recouvre la liberté sous les acclamations de milliers de partisans et d’une foule massée devant la prison Victor Verster.

Dans son premier discours public, depuis le balcon de l’Hôtel de Ville du Cap, il déclare : “Je me tiens devant vous non pas comme un prophète, mais comme un humble serviteur du peuple. Nous avons encore un long chemin à parcourir avant d’être libres.”

Le chemin vers la présidence et la réconciliation nationale

Après sa libération, Nelson Mandela joue un rôle clé dans les négociations pour démanteler l’apartheid, prônant la réconciliation plutôt que la vengeance. En 1993, il reçoit le Prix Nobel de la paix conjointement avec Frederik de Klerk, en reconnaissance de leurs efforts pour instaurer une démocratie multiraciale.

“L’arc de l’univers moral est long, mais il penche vers la justice.”

Nelson Mandela

Le 27 avril 1994, l’Afrique du Sud organise ses premières élections démocratiques ouvertes à tous. L’ANC remporte une victoire écrasante, et Nelson Mandela devient le premier président noir du pays, posant les bases d’une transition pacifique et d’un processus de vérité et réconciliation destiné à panser les blessures du passé.

Son mandat (1994-1999) est marqué par des politiques de réconciliation nationale, la création de la Commission Vérité et Réconciliation, et des initiatives pour réduire les inégalités économiques héritées du régime ségrégationniste. Il se retire de la vie politique en 1999 mais reste une figure respectée sur la scène internationale, consacrant ses dernières années à des causes humanitaires, notamment la lutte contre le VIH/SIDA.

L’héritage d’un leader mondial

Nelson Mandela s’éteint le 5 décembre 2013, à l’âge de 95 ans. Son héritage perdure, incarné par les valeurs de résistance pacifique, d’unité et de pardon.

Aujourd’hui encore, le 11 février 1990 reste une date symbolique, non seulement pour l’Afrique du Sud, mais pour le monde entier. Son combat inspire des générations, rappelant que la liberté et la justice sont des idéaux pour lesquels il vaut la peine de se battre.

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