PORT-AU-PRINCE — Une mère de famille de Kenscoff, Eliana Thélémaque, serait morte après avoir assisté à la calcination de son fils de deux ans, victime des exactions des gangs armés de la coalition “Viv Ansanm”.
Les violences persistent dans cette commune située au sud-est de la capitale haïtienne, où des bandes armées ont pris le contrôle de plusieurs quartiers depuis le 27 janvier dernier. Selon des sources locales et l’ancien député de Kenscoff, Alfredo Antoine, les attaques ont déjà fait une quarantaine de morts et contraint plus de 1 660 personnes à fuir leurs domiciles.
Une mère brisée par la barbarie des gangs
D’après les premiers éléments d’information, Eliana Thélémaque tentait de fuir la zone assiégée avec son enfant lorsque les membres de “Viv Ansanm” l’ont interceptée. Les criminels lui auraient ordonné de jeter son fils dans un feu qu’ils avaient allumé pour se réchauffer, en raison des basses températures de la région.
Face à son refus, les assaillants auraient arraché le bébé des bras de sa mère avant de le précipiter dans les flammes. Laissant la jeune femme en état de choc, les bandits lui auraient ensuite ordonné de partir, tirant des coups de feu en l’air pour la contraindre à quitter les lieux.
Des témoins ont rapporté qu’après cette tragédie, la mère, submergée par le chagrin, aurait sombré dans un état de détresse psychologique extrême. Une source policière indique que son corps aurait été retrouvé au commissariat de Kenscoff le 15 février 2025, sans qu’un rapport officiel n’ait encore précisé les causes exactes de son décès.
Les violences se poursuivent à Kenscoff
Ce dimanche 16 février, les gangs ont intensifié leurs attaques en visant le quartier “Teleco”. D’après Alfredo Antoine, des agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) et des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) ont été attaqués, deux soldats étant signalés blessés.
La police nationale haïtienne (PNH) poursuit ses opérations pour tenter de rétablir l’ordre, mais les assaillants restent actifs dans plusieurs zones de la commune. Les forces de sécurité, déjà en sous-effectif et en manque d’équipements adéquats, peinent à reprendre le contrôle du territoire.
La situation de Kenscoff s’inscrit dans une détérioration plus large de la sécurité en Haïti, où les gangs armés étendent leur emprise sur plusieurs régions du pays. Alors que les forces de l’ordre tentent de réagir, les civils sont souvent les premières victimes de cette violence aveugle.
Avec la montée des affrontements, la question reste ouverte : la police et les autorités parviendront-elles à reprendre le contrôle de Kenscoff et à mettre fin aux exactions des gangs qui terrorisent la population ?