Le président français Emmanuel Macron s’est rendu à Washington pour rencontrer son homologue américain Donald Trump, trois ans exactement après l’invasion russe en Ukraine. Une rencontre électrique, alors que Trump affiche une politique étrangère abordable et un rapprochement préoccupant avec Vladimir Poutine.
Ukraine : un soutien américain sous conditions
Jusqu’à présent, les États-Unis étaient les principaux soutiens financiers et militaires de l’Ukraine, fournissant des milliards de dollars d’équipement militaire et d’aide humanitaire. Mais avec le retour de Donald Trump au pouvoir, cette approche a changé. Loin de soutenir Kiev de manière inconditionnelle, le président américain lie désormais son aide à des intérêts économiques directs.
En clair, si Volodymyr Zelensky refuse de céder une partie de ces minerais stratégiques, Trump pourrait renforcer ses liens avec Vladimir Poutine et faire pression sur l’Ukraine pour accepter un cessez-le-feu. Cette hypothèse inquiète particulièrement l’Union européenne, qui craint un accord désavantageux pour Kiev, contraignant l’Ukraine à céder une partie de son territoire alors que la Russie occupe déjà près de 20 % du pays.
Un risque pour la sécurité européenne
La sécurité du continent européen est également au cœur de cette rencontre. Un rapport danois publié récemment alerte sur un risque d’attaque russe à grande échelle dans les cinq prochaines années, surtout si l’OTAN apparaît affaiblie.
Or, Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de ne pas défendre certains pays européens, accusant l’UE de ne pas suffisamment financer sa propre défense. Cette déclaration remet en question l’article 5 de l’OTAN, qui stipule qu’une attaque contre un État membre doit entraîner une riposte collective.
Face à cette incertitude, Emmanuel Macron tente de convaincre Washington de maintenir une présence militaire occidentale en Ukraine. Paris et Londres plaident pour une présence militaire européenne derrière le front, soutenue logistiquement par les États-Unis, afin d’empêcher toute nouvelle offensive russe après un cessez-le-feu.
Un autre point de friction : la guerre commerciale
La rencontre entre Macron et Trump ne se limite pas aux questions de défense. Un autre sujet délicat devrait être abordé : la guerre commerciale. Donald Trump menace d’augmenter les tarifs douaniers sur les importations en provenance de l’Europe, ce qui suscite de l’inquiétude en particulier pour la France et l’Allemagne, qui dépendent fortement du commerce avec les États-Unis.
Cette tension économique s’inscrit dans une stratégie plus large de Trump, qui souhaite rééquilibrer les échanges commerciaux en faveur des États-Unis. Emmanuel Macron tentera donc de désamorcer ces tensions pour éviter une nouvelle escalade économique entre Washington et Bruxelles.
Un rendez-vous décisif avant la visite du Royaume-Uni
Emmanuel Macron n’est pas le seul dirigeant européen à se rendre aux États-Unis cette semaine. Keir Starmer, le Premier ministre britannique, doit également rencontrer Donald Trump ce jeudi. L’objectif est clair : maintenir une coordination occidentale et éviter que les décisions de Washington ne viennent affaiblir l’Europe.
Cette rencontre entre Macron et Trump pourrait ainsi marquer un tournant dans les relations transatlantiques et définir l’avenir du soutien occidental à l’Ukraine. Mais la question demeure : Donald Trump privilégiera-t-il ses alliances historiques ou poursuivra-t-il sa diplomatie transactionnelle ?