L’aéroport Antoine Simon des Cayes : quand l’espoir se heurte à la réalité

Inauguré le 5 mars 2025, L’aéroport Antoine Simon des Cayes devait être un symbole de renouveau pour Haïti. Mais des critiques émergent sur la qualité des infrastructures.

Un symbole d’espoir pour le sud d’Haïti

L’inauguration de l’aéroport Antoine Simon des Cayes dans le sud d’Haïti suscite un immense espoir pour le peuple haïtien. Avec l’aéroport de Port-au-Prince paralysé par les gangs, cette nouvelle infrastructure devait être un symbole de renouveau et de résilience. En l’absence d’une véritable plateforme aéroportuaire fonctionnelle dans le pays, cet aéroport apparaissait comme une bouffée d’air pour la population et les acteurs économiques.

En seulement dix jours, l’aéroport est passé de la catégorie 2B à 3B, permettant d’accueillir davantage de passagers et des vols internationaux. L’inauguration, qui a eu lieu le 5 mars 2025, marquait une avancée significative pour la connectivité du pays. Mais à peine les festivités terminées, des critiques ont commencé à émerger.

Des infrastructures en deçà des attentes

Si l’inauguration de l’aéroport avait tout d’un moment historique, l’euphorie a rapidement laissé place aux interrogations. Promis comme un levier de développement pour la région, le projet s’est heurté à une vague de critiques de la part de la population locale.

Les habitants, qui espéraient une infrastructure moderne et durable, ont été surpris par la rapidité des travaux. En moins de deux semaines, la structure a été requalifiée pour accueillir des avions plus grands, mais cette accélération a soulevé des doutes sur la solidité des infrastructures et la qualité des aménagements.

« On nous avait vendu un aéroport capable de relancer l’économie de la région, mais on se retrouve avec un bâtiment qui semble bâclé, où tout a été fait dans l’urgence », témoigne Jean-Robert, un habitant de la zone. Comme lui, de nombreux locaux pointent du doigt des finitions mal réalisées, un tarmac qui semble fragile et des équipements qui ne répondent pas aux standards annoncés.

Un projet précipité ?

Les autorités, de leur côté, défendent le projet. Selon elles, la nécessité de désenclaver le sud du pays et d’assurer une alternative à Port-au-Prince justifiait cette rapidité d’exécution. « Nous avons fait le maximum pour livrer un aéroport fonctionnel dans les meilleurs délais. Il reste des ajustements à faire, mais c’est une avancée majeure pour le pays », a déclaré un membre du gouvernement.

Mais cette justification ne convainc pas tout le monde. Certains se demandent si l’État haïtien et les entreprises en charge des travaux n’ont pas misé sur l’effet d’annonce plutôt que sur la qualité.

« Ce qu’on voit ici, c’est une belle façade pour les caméras, mais dans quelques mois, est-ce que cette structure tiendra le coup ? » s’inquiète une commerçante qui espérait bénéficier du flux de passagers promis.

Et maintenant ?

Alors que L’aéroport Antoine Simon des Cayes commence tout juste à opérer, les critiques persistent. Si la région avait un besoin urgent d’une infrastructure aéroportuaire, la précipitation et le manque de transparence sur la durabilité du projet laissent planer de nombreuses interrogations.

Les prochains mois seront déterminants : l’aéroport devra prouver sa capacité à fonctionner efficacement et durablement. Mais pour la population locale, le doute subsiste.L’aéroport Antoine Simon des Cayes deviendra-t-il véritablement une porte d’ouverture sur le monde ou restera-t-il un symbole d’un espoir inachevé ?

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