Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, les discussions diplomatiques semblent s’intensifier. Après des échanges entre représentants ukrainiens et américains ce dimanche en Arabie saoudite, des négociations bilatérales entre les États-Unis et la Russie ont débuté ce lundi, avec pour objectif officiel un cessez-le-feu, notamment sur les infrastructures énergétiques. Mais en coulisses, les enjeux vont bien au-delà du champ de bataille.
Des ressources stratégiques au cœur des pourparlers
Selon plusieurs sources diplomatiques, les discussions entre Donald Trump et Vladimir Poutine englobent des aspects économiques majeurs. La Russie souhaite accélérer le développement de son industrie des terres rares — des minerais indispensables à la fabrication d’équipements électroniques et militaires. Elle en possède 3,8 millions de tonnes, contre 44 millions pour la Chine et 1,9 million pour les États-Unis, selon les données de 2024. Une coopération russo-américaine dans ce domaine permettrait à Washington de réduire sa dépendance vis-à-vis de Pékin.
Côté américain, l’intérêt porte aussi sur les ressources minières de l’Ukraine, particulièrement riches en métaux rares. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment confirmé être disposé à conclure un accord avec Washington. Or, près de la moitié de ces gisements sont actuellement situés dans des zones occupées par les forces russes, ce qui renforce l’intérêt de Moscou dans les négociations.
Sanctions économiques et perspectives de levée partielle
Outre les ressources minières, les États-Unis viseraient également un retour de leurs entreprises sur le marché énergétique russe. Donald Trump a affirmé que des “accords économiques majeurs” étaient en discussion, bien que les sanctions occidentales imposées depuis 2022 compliquent toute reprise immédiate des activités.
Pour Moscou, l’objectif est clair : obtenir un allègement des sanctions américaines, qui affectent durement son économie et contribuent à une inflation persistante. Un tel assouplissement nécessiterait toutefois l’aval du Congrès américain, où les équilibres politiques rendent ce scénario incertain. Une telle décision pourrait aussi provoquer des tensions avec les partenaires européens.
Entre gestes d’ouverture et lignes rouges
Malgré l’ouverture de ces discussions, la position américaine reste ambivalente. L’administration Trump n’a pas renouvelé une licence spéciale permettant aux banques russes de continuer à utiliser le système de paiement américain pour leurs transactions liées à l’énergie. Cette mesure suggère que les négociations actuelles se déroulent dans un climat de prudence stratégique.
Par ailleurs, Donald Trump a récemment tenu des propos controversés sur la guerre en Ukraine, affirmant que le conflit avait été “initié” par Kiev et qualifiant Volodymyr Zelensky de “dictateur”. Des déclarations saluées par Moscou, qui y voit un signe que Washington pourrait adopter une posture plus favorable à ses intérêts.