Jeudi 28 mars, le président français Emmanuel Macron a accueilli à Paris les dirigeants d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine dans le cadre d’un sommet consacré aux garanties de sécurité post-conflit. L’objectif : établir un cadre commun pour soutenir l’Ukraine si un accord de paix venait à être signé avec la Russie.
« Nous devons être prêts à toutes les éventualités, y compris celle d’un cessez-le-feu qui serait exploité par la Russie pour se réarmer », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue des discussions.
Le président français a évoqué la possibilité d’un déploiement de troupes européennes dans certaines zones stratégiques en Ukraine, dans le cadre de « forces de réassurance » composées de soldats issus de quelques États membres de l’Union européenne. Ce dispositif n’interviendrait qu’en cas d’accord de paix entre Kyiv et Moscou, pour dissuader toute reprise des hostilités.
Ce projet s’inscrit dans une volonté plus large d’offrir à l’Ukraine des garanties de sécurité solides, à défaut d’une adhésion immédiate à l’OTAN. L’initiative vise également à rassurer les partenaires européens et à maintenir la pression diplomatique sur la Russie.
Autre annonce majeure : l’envoi d’une mission conjointe franco-britannique en Ukraine, destinée à travailler sur la restructuration de l’armée ukrainienne à long terme. Cette coopération devrait porter sur la formation, la modernisation des équipements, et l’élaboration de stratégies de défense adaptées aux nouvelles menaces.
Emmanuel Macron a également exprimé sa volonté de voir la Chine s’impliquer davantage dans les négociations de paix. Il a souligné la relation stratégique entre Pékin et Moscou et a appelé le président Xi Jinping à « faire entendre sa voix » dans ce processus. « La Chine peut contribuer à l’équilibre global si elle choisit la voie de la responsabilité », a affirmé le président français.
Ces annonces ont immédiatement suscité des réactions de la part de la Russie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a accusé la France et le Royaume-Uni de préparer une intervention militaire sous couvert de mission de paix. « C’est une opération camouflée, pas un soutien à la paix », a-t-elle déclaré, dénonçant une provocation supplémentaire de l’Occident.
Alors que les États-Unis poursuivent leurs propres discussions avec la Russie, notamment en Arabie saoudite, l’Europe tente de s’affirmer comme un acteur central dans la stabilisation de la région. Le sommet de Paris marque une nouvelle étape dans cette volonté de prise d’initiative, même si de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur la nature exacte des garanties sécuritaires et le calendrier d’un éventuel accord.