Une équipe de chercheurs chinois a franchi une étape majeure dans la recherche sur la xénotransplantation en réussissant, pour la première fois, à greffer un foie de cochon génétiquement modifié sur un être humain en état de mort cérébrale, selon une annonce relayée ce jeudi.
L’intervention, qui reste expérimentale, n’a aucune portée thérapeutique immédiate puisque le patient n’était pas vivant au moment de l’opération. Elle s’inscrit cependant dans un cadre de recherche visant à évaluer la viabilité des organes porcins modifiés génétiquement pour un usage médical futur chez l’homme.
Selon les scientifiques à l’origine de l’opération, l’objectif à long terme est de faire du foie porcin un organe temporaire de soutien pour les patients en attente de greffe humaine. Cette solution de transition permettrait de maintenir les fonctions vitales de certains patients pendant les délais d’attente souvent critiques pour une greffe de foie humain.
Les chercheurs n’ont pas précisé combien de temps l’organe a fonctionné dans l’organisme du patient en état de mort cérébrale, mais affirment que cette première ouvre la voie à de nouveaux essais cliniques.
Des espoirs mais aussi des défis
La xénotransplantation, c’est-à-dire la transplantation d’organes d’une espèce à une autre, fait l’objet de recherches intenses depuis plusieurs années. Des avancées significatives ont été réalisées grâce au génie génétique, qui permet de réduire les risques de rejet immunitaire en modifiant le patrimoine des animaux donneurs, souvent des porcs, pour les rendre plus compatibles avec l’organisme humain.Toutefois, de nombreux défis scientifiques, éthiques et médicaux subsistent. Les risques d’infection croisée, les réponses immunitaires imprévisibles et les questions de bioéthique rendent encore ces techniques inapplicables à grande échelle dans le cadre thérapeutique.
