Le 5 avril, Donald Trump a annoncé l’instauration d’un droit de douane de 10 % sur l’ensemble des produits importés aux États-Unis, une mesure radicale qui a provoqué une onde de choc sur les marchés mondiaux. Dès l’annonce, les réactions ont fusé à l’international, notamment en Chine et en Europe, qui seront parmi les premières puissances économiques touchées dès le 9 avril.
La Chine a immédiatement réagi en annonçant une surtaxe de 34 % sur plusieurs produits américains. L’Union européenne a également indiqué une hausse de 20 % sur certaines importations en provenance des États-Unis. Cette escalade protectionniste risque de faire basculer l’économie mondiale dans une nouvelle guerre commerciale aux conséquences multiples.
Les droits de douane sont des taxes appliquées à l’entrée de biens étrangers sur un territoire national. En augmentant ces taxes, l’administration Trump entend protéger l’industrie américaine, favoriser la production locale et réduire le déficit commercial. Toutefois, cette stratégie pourrait se retourner contre les entreprises américaines elles-mêmes, notamment celles qui dépendent fortement des chaînes d’approvisionnement internationales.
Des marchés financiers en chute libre
Les bourses mondiales ont très mal réagi. En Asie, Hong Kong a connu sa pire séance depuis 1997, avec une chute spectaculaire de 13,22 %. À Paris, le CAC 40 a perdu 6,46 % dès l’ouverture lundi, après un recul de 4,26 % vendredi. Outre-Atlantique, Wall Street a enregistré une baisse marquée, l’une des plus importantes depuis la crise du Covid-19.
Cette baisse générale reflète la crainte des investisseurs face à l’incertitude commerciale. Une telle volatilité peut provoquer un effet domino sur l’économie : restriction du crédit bancaire, baisse de la consommation, ralentissement des investissements, et in fine, risque de récession mondiale.
En pleine tourmente, l’Union européenne a proposé une exemption mutuelle de droits de douane sur les biens industriels, dans une tentative d’apaisement. Plus de 50 pays ont déjà demandé à ouvrir des négociations commerciales avec Washington, preuve de la gravité de la situation.
De son côté, Donald Trump a minimisé l’impact de la chute des marchés en la comparant à un “traitement” nécessaire : « Les pertes boursières sont un ajustement temporaire pour garantir la santé de notre économie », a-t-il affirmé.
Cette décision unilatérale pourrait marquer un tournant majeur dans l’économie mondiale. Si les tensions ne sont pas désamorcées rapidement, les échanges commerciaux internationaux pourraient être durablement affectés. Dans un monde de plus en plus interconnecté, une telle politique protectionniste est perçue par de nombreux économistes comme un risque structurel.
Les prochains jours seront décisifs. Le monde regarde Washington, Pékin et Bruxelles, espérant un retour à la table des négociations avant que les conséquences ne deviennent irréversibles.
