États-Unis : Tensions à Los Angeles autour de la politique migratoire de Donald Trump

Plus de 50 arrestations et le déploiement de la Garde nationale marquent un week-end de manifestations houleuses contre la politique migratoire du président.
Liberté pour David Huerta – Stop aux raids de l'ICE" Des manifestants se rassemblent à Philadelphie le 9 juin, entre le Liberty Bell et le Federal Building, pour dénoncer les violences de l'ICE et exiger la libération du président de SEIU-California, David Huerta, détenu après avoir défendu des travailleurs migrants à Los Angeles. 📸 Crédit photo : Joe Piette

Au moins 56 personnes ont été arrêtées en l’espace de deux jours dans la ville de Los Angeles, alors que des manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.

Dimanche après-midi, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute majeure de la ville pendant plus d’une heure, perturbant le trafic et attirant l’attention des médias nationaux. Selon des journalistes présents sur place, les forces de sécurité sont intervenues avec des gaz lacrymogènes, utilisés y compris contre des membres de la presse, pour disperser la foule.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a durci le ton sur la question migratoire. Sa décision de renforcer les contrôles aux frontières et de restreindre davantage l’accès au territoire américain a été vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme et une partie de la population, particulièrement dans des États comme la Californie, historiquement plus favorables à l’accueil des migrants.

“Nous sommes extrêmement préoccupés par la manière dont la presse a été traitée.”

déclare un porte-parole du CPJ.

Samedi soir, en réponse à la montée des tensions, le président américain a ordonné le déploiement de 2 000 membres de la Garde nationale en Californie, dont une large partie à Los Angeles. Cette mesure, qualifiée de “préventive” par la Maison-Blanche, vise à “maintenir l’ordre public” face à ce que Trump a décrit comme une “mobilisation anarchiste visant à affaiblir l’autorité de l’État”.

La Garde nationale, force militaire de réserve aux États-Unis, est généralement mobilisée pour faire face à des catastrophes naturelles, des urgences sanitaires, ou en soutien aux forces locales lors de troubles civils. Son déploiement à Los Angeles rappelle d’autres moments tendus de l’histoire contemporaine américaine, où l’intervention militaire a suscité un débat sur les limites du maintien de l’ordre en démocratie.

Des associations de journalistes ont dénoncé l’usage “injustifié” de gaz lacrymogène contre des reporters présents sur les lieux. “Nous sommes extrêmement préoccupés par la manière dont la presse a été traitée”, a déclaré un porte-parole du Comité pour la protection des journalistes.

Les autorités locales, quant à elles, défendent leur action en invoquant la nécessité de rétablir la circulation et de protéger la sécurité publique.

À quelques mois d’échéances électorales importantes aux États-Unis, ces manifestations pourraient marquer le début d’une nouvelle vague de mobilisation contre les orientations du gouvernement Trump. Si la situation semble momentanément sous contrôle à Los Angeles, les tensions restent palpables dans plusieurs grandes villes du pays.

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