Dans une lettre ouverte poignante adressée au sénateur américain Marco Rubio, Joverlein Moïse, fils de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021, appelle les États-Unis à assumer leur responsabilité historique et morale en soutenant la justice pour Haïti.
Dans ce texte diffusé publiquement, Joverlein retrace l’histoire douloureuse d’un peuple haïtien miné par les crises politiques répétées, les interventions étrangères, et l’impunité de certaines élites économiques. Il accuse directement des oligarques puissants, qu’il qualifie de « criminels », de financer depuis des années l’instabilité politique, les activités terroristes et les coups d’État — dont l’assassinat de son père serait l’ultime illustration.
« Un corps criblé de balles, que j’ai moi-même revêtu avant sa mise en terre », écrit-il, évoquant la douleur personnelle et nationale liée à ce drame.
L’ancien président, selon son fils, a été tué non seulement pour ses positions politiques, mais aussi pour avoir incarné l’espoir d’un changement profond en Haïti. Pour Joverlein Moïse, le vrai combat aujourd’hui est que ces responsables ne soient pas jugés dans un système judiciaire haïtien qu’il juge infiltré, corrompu et inopérant, mais bien extradés vers des juridictions capables de garantir un procès équitable.
« Extradition de criminels vers un pays en état de déliquescence institutionnelle serait un acte de responsabilité flagrante », prévient-il.
La lettre est autant un plaidoyer qu’un appel au sursaut éthique. Elle refuse l’ingérence mais réclame la décence, la justice et la solidarité d’un allié historique. Joverlein conclut par une exhortation au peuple américain à aider Haïti à sortir de l’ombre et à « marcher fièrement vers sa renaissance ».

