Les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Russie ont franchi un nouveau seuil. Donald Trump, actuel président américain, a ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires « dans des zones appropriées », une décision directement liée aux récentes menaces verbales du dirigeant russe Dmitri Medvedev, ancien président et actuel vice-président du Conseil de sécurité russe.
Une riposte symbolique mais stratégique
Le 14 juillet dernier, Donald Trump avait donné à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre fin au conflit en Ukraine. Un délai réduit depuis à 10 à 12 jours, accompagné de menaces de sanctions économiques inédites, qualifiées par l’administration Trump comme étant « parmi les plus sévères jamais envisagées ». Ces mesures viseraient non seulement la Russie, mais également ses partenaires commerciaux, notamment dans le secteur énergétique, où des acteurs comme la Chine, l’Inde ou l’Iran pourraient être indirectement visés.
« Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine. C’est une guerre contre la Russie », a lancé Dmitri Medvedev.
Face au silence du Kremlin et à la poursuite des frappes russes — dont la plus récente a causé la mort de 31 civils à Kyiv selon Le Monde —, Trump a déclaré le redéploiement discret de deux sous-marins à propulsion nucléaire équipés de missiles balistiques intercontinentaux.
Les détails de cette opération restent classifiés. Il n’est donc pas possible de confirmer s’il s’agit d’un simple repositionnement stratégique ou d’un message de dissuasion militaire plus offensif. Mais l’effet recherché semble clair : signaler la capacité de réaction immédiate des États-Unis, même sans déclenchement officiel d’un conflit.
La Russie joue la contre-propagande
La réponse de Dmitri Medvedev n’a pas tardé. Dans un ton provocateur, l’ex-président a dénoncé « une guerre larvée » non plus contre l’Ukraine, mais contre la Russie elle-même, pointant du doigt les États-Unis comme agresseurs indirects. Il est même allé jusqu’à mentionner le redouté système soviétique « Main Morte », conçu à l’époque de la guerre froide pour garantir une riposte nucléaire automatique en cas de destruction de la chaîne de commandement.
Du côté de Vladimir Poutine, la réaction se veut plus mesurée, quoique ferme. Le président russe a déclaré privilégier « le silence d’un processus de négociation », tout en rappelant ses exigences : le non-alignement de l’Ukraine à l’OTAN, et la reconnaissance des territoires annexés par Moscou — conditions inacceptables pour Kyiv et ses alliés occidentaux.
Vers une nouvelle course aux armements ?
Parallèlement à cette escalade verbale, la Russie a dévoilé la production en série du missile hypersonique Orechnik, capable de transporter une charge nucléaire. Déjà testé en 2023 sans ogive sur une cible ukrainienne, l’Orechnik pourrait être prochainement déployé en Biélorussie, pays frontalier de l’Union européenne et allié fidèle de Moscou.
Cette annonce accentue les inquiétudes quant à une possible nouvelle course aux armements, dans un contexte global marqué par la fragilité des accords de désarmement nucléaire. Les États-Unis, pour leur part, maintiennent leur politique de « dissuasion flexible », qui repose sur un équilibre subtil entre puissance militaire et menace dissuasive.
Une stratégie de la peur ?
Certains experts évoquent le retour à la « madman theory », une stratégie initiée par Richard Nixon durant la guerre froide, consistant à faire passer un chef d’État pour imprévisible, voire instable, afin de pousser l’adversaire à la prudence. Donald Trump avait déjà utilisé cette approche en 2018 face à la Corée du Nord, avec un certain succès diplomatique temporaire.
Dans le cas présent, la stratégie pourrait viser à isoler davantage la Russie sur la scène internationale tout en forçant Vladimir Poutine à rouvrir les canaux diplomatiques. Mais l’équilibre reste fragile.
Une menace réelle ou une guerre de postures ?
Si le risque d’un affrontement nucléaire généralisé demeure peu probable à ce stade, la multiplication des ultimatums, des démonstrations militaires et des provocations verbales renforce un climat d’instabilité inquiétant. Les États-Unis cherchent à projeter une image de fermeté absolue, tandis que la Russie réaffirme sa souveraineté et sa puissance technologique.
Dans un monde où la diplomatie semble reculer au profit des rapports de force, le dialogue est plus que jamais nécessaire. Mais pour qu’il ait lieu, encore faut-il que les deux parties croient à son utilité.
