Trois jours après un sommet à Anchorage avec Vladimir Poutine, Donald Trump rencontre ce lundi Volodymyr Zelensky. Plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, doivent rejoindre les discussions dans la soirée. Objectif : avancer vers un accord de paix en Ukraine.
Vendredi dernier, Trump et Poutine ont échangé pendant trois heures sans annoncer ni cessez-le-feu ni accord formel, malgré une rencontre qualifiée de “productive” par les deux parties.
Sur son réseau Truth Social, l’ancien président américain a affirmé vouloir aller “directement vers un accord de paix”, estimant qu’un cessez-le-feu serait inapplicable. De son côté, Vladimir Poutine s’est dit “d’accord avec Donald Trump” et prêt à travailler à des garanties de sécurité pour l’Ukraine.
Les deux hommes se sont quittés sur une promesse de nouvelle rencontre, “probablement très bientôt”, à Moscou selon l’invitation de Poutine, rapportée par la BBC.
« Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre presque immédiatement s’il le veut. » — Donald Trump
À la suite de cet échange, Trump s’est entretenu par téléphone avec Zelensky et plusieurs alliés européens. La réunion de ce lundi soir vise à coordonner les positions pour tenter de mettre fin aux combats.
Mais Trump a déjà mis la pression sur Kiev. Il a déclaré sur Truth Social : “Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s’il le veut, ou il peut continuer à combattre.”
Ce message laisse entrevoir une possible concession sur les territoires occupés par la Russie — environ 20 % de l’Ukraine, comprenant les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijia, ainsi que la Crimée annexée en 2014. Or pour l’Ukraine, céder ces territoires serait une capitulation. Zelensky s’y oppose fermement.
C’est précisément sur ce point que les alliés européens souhaitent faire entendre leur voix. Après son entretien avec Trump, Zelensky participera à une réunion élargie avec des dirigeants européens, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l’OTAN.
Pour Camille Grand, chercheur au Conseil européen pour les relations internationales, cette mobilisation européenne traduit “la volonté de peser dans les négociations, face aux États-Unis et à la Russie”, rapporte Franceinfo.
Emmanuel Macron a quant à lui réaffirmé sa volonté de “présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens” devant Donald Trump, tout en soulignant la nécessité de “défendre les intérêts européens autant que ceux de l’Ukraine”. Selon le Kiel Institute, l’Union européenne a désormais dépassé les États-Unis en termes d’aide militaire et financière à Kiev.
