En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le président kényan William Ruto et le secrétaire d’État adjoint américain Christopher Landu ont exhorté la communauté internationale à intensifier son aide à Haïti, où les gangs continuent de paralyser la vie quotidienne et de menacer la stabilité politique.
Le Kenya dirige depuis 2023 la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), déployée pour aider la police haïtienne. William Ruto a souligné les avancées de cette force : l’aéroport de Port-au-Prince, autrefois encerclé, fonctionne de nouveau, et plusieurs écoles, hôpitaux et routes stratégiques ont rouvert. Mais il a aussi dénoncé le manque criant de moyens : effectifs insuffisants, véhicules défectueux et logistique défaillante. « La situation en Haïti peut et doit être résolue », a-t-il affirmé, appelant le Conseil de sécurité à approuver une mission de remplacement dotée d’un mandat clair, de financements stables et de ressources logistiques adaptées.
« La situation en Haïti peut et doit être résolue », a insisté William Ruto.
De son côté, Washington a présenté, avec le Panama, un projet de résolution créant une Force de suppression des gangs (GSF) de 5 500 hommes, autorisée par le Chapitre VII de la Charte de l’ONU. Son mandat viserait à réduire le contrôle territorial des gangs et à sécuriser les infrastructures critiques du pays. « Le temps d’agir, c’est maintenant », a insisté Christopher Landu, précisant que les États-Unis ne pouvaient plus assumer seuls la majeure partie du coût de la mission. Parallèlement, de nouvelles sanctions ont été annoncées contre deux anciens parlementaires haïtiens accusés de corruption.
Les autorités haïtiennes soutiennent l’initiative. Laurent Saint, président du Conseil présidentiel de transition, a reconnu que l’insécurité persistante empêchait toute organisation d’élections. « Nous sommes sous-équipés et sous-effectifs », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation internationale urgente.
Plusieurs pays, dont la France, l’Espagne, la Jamaïque et la République dominicaine, ont exprimé leur appui à une mission renforcée. La Chine, tout en soutenant une aide internationale, a insisté sur la nécessité de placer les Haïtiens « au centre de la reconstruction de leur pays ».
« Le temps d’agir, c’est maintenant », a déclaré Christopher Landu.
Le mandat de la MSS arrive à échéance le 2 octobre. Le Conseil de sécurité dispose donc de peu de temps pour décider de la suite, dans un contexte où Haïti reste plongé dans une crise humanitaire, sécuritaire et politique d’une gravité inédite.