Le pape Léon XIV a pris position mercredi contre les climatosceptiques, affirmant que nier la réalité du réchauffement revient à participer à la destruction de l’œuvre de Dieu. Ses propos surviennent une semaine après que Donald Trump, à la 80e assemblée générale de l’ONU, a qualifié le changement climatique de « plus grande escroquerie jamais perpétrée dans le monde ».
« Certains ont choisi de tourner en dérision la science de plus en plus évidente du changement climatique », a déclaré Léon XIV. Selon lui, ridiculiser la lutte contre le réchauffement ou accuser les populations pauvres d’en être responsables constitue une double faute morale : une injustice sociale et une trahison du devoir de préservation de la création.
Le contraste avec Donald Trump est net. Le président américain avait dénoncé, dans un discours à l’ONU, un « complot mondial » autour du climat, s’inscrivant dans une ligne politique visant à freiner les engagements environnementaux internationaux des États-Unis.
« Nous ne pouvons pas aimer Dieu que nous ne voyons pas en méprisant ses créatures. »
Le climat, mais aussi une vision de la « vie »
Le pape Léon, originaire de la région de Chicago, a profité de cette intervention pour élargir son propos aux questions de cohérence éthique. Défendant la décision de l’archidiocèse de Chicago d’honorer le sénateur démocrate Dick Durbin, favorable au droit à l’avortement, il a rappelé que la notion de « pro-vie » ne pouvait être limitée à une seule cause.
« Quelqu’un qui dit être contre l’avortement mais qui défend la peine de mort ou les traitements inhumains des migrants, je ne sais pas si cette personne est vraiment pro-vie », a-t-il insisté.
L’intervention s’inscrivait dans une conférence marquant les dix ans de l’encyclique Laudato Si’, publiée en 2015 par le pape François. Ce texte doctrinal fondateur avait appelé les fidèles à agir pour protéger la planète et à considérer la crise écologique comme un enjeu spirituel autant que scientifique.
« Nous ne pouvons pas aimer Dieu que nous ne voyons pas en méprisant ses créatures », a rappelé Léon XIV, soulignant la nécessité pour les croyants comme pour les non-croyants de prendre soin de ce qui est « fragile et blessé ».
« Quelqu’un qui se dit contre l’avortement mais défend la peine de mort ou les mauvais traitements infligés aux migrants n’est pas vraiment pro-vie. » – Pape Léon XIV
Une pression morale sur les gouvernements
À l’instar de François, Léon XIV a exhorté « chacun dans la société » à pousser les gouvernements à adopter des régulations plus strictes en matière climatique. Au Vatican, cette ligne s’affirme comme un levier diplomatique, visant à replacer la justice écologique au cœur des débats internationaux.
En dénonçant les climatosceptiques, Léon XIV fait plus qu’entrer dans un débat politique : il réaffirme l’idée que l’écologie est un impératif moral, lié à la dignité humaine et à la solidarité avec les plus vulnérables. Alors que les discours climatosceptiques progressent dans plusieurs pays, son appel entend rappeler que le changement climatique n’est pas qu’un dossier technique : c’est aussi une question de justice, de foi et de responsabilité collective.
