Haïti : Médecins Sans Frontières suspend ses services à Port-au-Prince face à l’insécurité

Médecins Sans Frontières (MSF) annonce la suspension de ses services à Port-au-Prince en raison de l’insécurité. Cette décision, motivée par des attaques directes contre les patients et le personnel médical, soulève une question urgente : comment protéger les acteurs humanitaires dans un contexte de violence extrême ?
Vue du quartier de Delmas 18 à Port-au-Prince, marqué par les affrontements entre groupes armés et forces de police. © Corentin Fohlen/Divergence

Port-au-Prince, le 25 novembre 2024 – Médecins Sans Frontières (MSF), symbole d’espoir pour des milliers de familles haïtiennes, annonce une décision choquante et inattendue : la fermeture de ses services dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Mais pourquoi un acteur humanitaire de cette envergure se replie-t-il du terrain dans un moment aussi critique ?

Sandra LANARQUE, coordinatrice des opérations de MSF en Haïti, a révélé dans une vidéo que des incidents de sécurité graves ont poussé l’organisation à suspendre ses activités. Selon elle, certains patients ont été arrachés à leur ambulance pour être exécutés, tandis que des membres du personnel médical ont reçu des menaces de mort et de viol.

«Nous n’avions jamais envisagé une telle décision», confie Mme LANARQUE, visiblement émue. Face à l’insécurité galopante, MSF estime qu’il est désormais impossible de garantir la sécurité de ses équipes et de ses patients.

Bien que les services dans la capitale soient suspendus, MSF n’abandonne pas Haïti. Car, une de leur maternité continue de fonctionner normalement dans le Sud du pays, offrant une maigre consolation dans un contexte national où l’accès aux soins reste un défi colossal.

Malgré tout, Sandra LANARQUE assure que l’organisation reste déterminée à rétablir ses fonctionnements à Port-au-Prince dès que les conditions le permettront.

Et si Haïti protégeait ses soignants ?

La fermeture de MSF pose une question cruciale : comment protéger les acteurs de la santé dans un pays où la violence ne connaît pas de limites ?

 “Nous n’avions jamais envisagé une telle décision.”

Sandra Lanarque, coordinatrice des opérations de MSF en Haïti

Pour éviter que d’autres organisations humanitaires ne suivent ce chemin, des solutions immédiates sont nécessaires :

Sécurisation des couloirs humanitaires : Assurer une protection militaire ou policière des équipes médicales et des patients.

Dialogue inclusif avec les parties prenantes : Encourager les discussions entre l’État, les communautés locales et les groupes armés pour garantir un espace humanitaire neutre.

Mobilisation internationale : Faire appel à des partenaires internationaux pour renforcer la sécurité des acteurs humanitaires.

Le dysfonctionnement temporaire de MSF dans la capitale du pays laisse un vide béant dans le système de santé haïtien, déjà fragilisé. Car après tout, pourquoi un pays si résilient devrait-il continuer à perdre ses alliés humanitaires dans un moment si critique ?

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