Une nouvelle porteuse d’espoir dans la lutte contre le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) : une patiente séropositive depuis 1999 pourrait devenir la première en France, et la huitième au monde, à entrer en rémission après une greffe de moelle osseuse. Cette avancée médicale, qui a eu lieu à Marseille, marque une étape importante dans la recherche d’un traitement curatif contre le virus responsable du SIDA.
Une patiente en rémission après une greffe en 2020
La patiente, qui a vécu plus de 20 ans avec le VIH, a reçu une greffe de moelle osseuse en 2020 dans le cadre du traitement d’une leucémie. La procédure visait avant tout à traiter son cancer, mais elle s’est révélée également bénéfique pour la lutte contre le virus. Aujourd’hui, les analyses montrent que le virus n’est plus détectable dans son organisme, une situation qualifiée de rémission fonctionnelle.
Selon les experts, ce succès est attribué à l’utilisation de cellules souches provenant d’un donneur porteur d’une mutation génétique rare, connue sous le nom de CCR5Δ32. Cette mutation rend les cellules immunitaires résistantes au VIH, empêchant le virus de pénétrer et d’infecter les cellules.
La 8e guérison mondiale grâce à une greffe
Si ce cas est confirmé, il s’ajoutera aux sept précédents signalés dans le monde. Ces cas de rémission durable ont tous impliqué des greffes de moelle osseuse issues de donneurs porteurs de la mutation CCR5Δ32. Parmi les plus connus figurent le “patient de Berlin” (Timothy Ray Brown) et le “patient de Londres”, deux figures emblématiques des avancées scientifiques dans la lutte contre le VIH.
Cependant, ces traitements restent extrêmement rares et complexes, car ils impliquent des greffes lourdes associées à des risques élevés, principalement justifiées par des maladies graves comme les cancers du sang.
Une avancée qui suscite de l’espoir, mais aussi des limites
Le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses à Marseille, a salué cette avancée tout en soulignant qu’elle ne constitue pas une solution généralisable pour les millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. “Cette approche est prometteuse, mais elle n’est pas adaptée comme stratégie de traitement global”, a-t-il déclaré.
Pour le moment, les thérapies antirétrovirales (ARV) restent la méthode principale pour contrôler le virus, permettant aux patients de vivre longtemps et en bonne santé. Néanmoins, ce cas de rémission ouvre des perspectives pour développer des traitements curatifs moins invasifs à l’avenir.
Les prochaines étapes : validation scientifique et implications
Les chercheurs à l’origine de cette réussite travaillent actuellement à valider les résultats par des analyses supplémentaires. Ces données pourraient contribuer à mieux comprendre le rôle de la mutation CCR5Δ32 et ouvrir de nouvelles pistes pour les thérapies géniques ou cellulaires.
Le VIH en chiffres
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Bien que les thérapies actuelles permettent de contrôler le virus, la découverte d’un remède reste un objectif majeur pour la communauté scientifique.
Une avancée à suivre de près
Ce cas de rémission en France montre que la science continue de progresser dans la lutte contre le VIH. Si la généralisation de ce type de traitement est encore loin, il démontre qu’une guérison est possible dans des circonstances spécifiques. À mesure que la recherche évolue, l’espoir d’une solution curative pour tous les patients vivant avec le VIH reste vivace.