Nice accueille la 3e conférence de l’ONU sur les océans : un sommet face à l’urgence climatique

Élévation du niveau des mers, pollution plastique, surpêche : la planète bleue tire la sonnette d’alarme.
Le Secrétaire général António Guterres à bord du Santa Maria Manuela lors d’un événement de la Fondation Oceano Azul, en marge de la Conférence des Nations Unies sur l’océan 2025 à Nice." 📷 Photo : Evan Schneider

La troisième conférence des Nations Unies sur les océans s’est ouverte ce lundi sur la Côte d’Azur, co-organisée par la France et le Costa Rica. Face à une situation jugée critique, chefs d’État, scientifiques et ONG ont convergé à Nice pour tirer une nouvelle sonnette d’alarme. En inaugurant l’événement, Emmanuel Macron a résumé l’enjeu en une phrase : « Si la Terre se réchauffe, l’océan, quant à lui, est en ébullition. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le baromètre Starfish publié à la veille du sommet, le niveau des mers a grimpé de 23 cm depuis 1901. En 2024, de nouveaux records de température ont été battus, et plus de 1600 espèces marines sont désormais menacées. Les récifs coralliens subissent un quatrième blanchissement massif. Quant à la pollution plastique, elle représente toujours 80 % des déchets marins.

Les océans, pourtant essentiels à la vie — ils recouvrent 70 % de la planète, produisent plus de la moitié de notre oxygène et nourrissent plus d’un milliard de personnes — restent dramatiquement sous-financés.

Aujourd’hui, à peine 8 % des océans sont protégés, loin du seuil de 30 % visé par l’ONU d’ici 2030. La France espère faire progresser ce chiffre à 10 % en annonçant de nouvelles mesures cette semaine. Ces aires protégées sont vues comme un rempart crucial face à la surpêche, à la pollution et à la perte de biodiversité.

Autre sujet brûlant : le chalutage de fond, une technique de pêche décriée pour sa capacité à dévaster les écosystèmes marins. Emmanuel Macron a promis de restreindre cette méthode dans certaines zones protégées, en réponse aux demandes croissantes des scientifiques et militants.

Signé en 2023, le traité sur la haute mer vise à encadrer les activités dans les eaux internationales. Il nécessite la ratification de 60 pays pour entrer en vigueur. Une trentaine ont déjà franchi le pas, dont l’Union européenne. Emmanuel Macron a affirmé que le seuil pourrait être atteint cette semaine.

Mais des ONG comme Bloom rappellent que ce texte présente encore des failles : chaque État peut s’opposer à la création d’une aire marine protégée, ce qui pourrait bloquer son application dans les zones les plus vulnérables.

Exploitation minière et autres fronts à surveiller

Un autre débat majeur de la conférence concerne l’exploitation minière des fonds marins. Trente-trois pays soutiennent l’instauration d’un moratoire, une suspension temporaire en attendant une meilleure évaluation environnementale. Mais l’initiative se heurte à des intérêts divergents : le président américain Donald Trump a récemment signé un décret autorisant l’ouverture à cette activité, y compris dans les eaux internationales.

 « Si la Terre se réchauffe, l’océan, quant à lui, est en ébullition. » – Emmanuel Macron

Le sommet doit aussi aborder des thèmes tout aussi urgents :

  • La décarbonation du transport maritime, qui rivalise avec le secteur aérien en émissions de CO₂.
  • L’élaboration d’un traité mondial contre la pollution plastique, responsable d’un désastre écologique planétaire.

Le Costa Rica, co-organisateur du sommet, espère mobiliser 100 milliards de dollars pour la protection des océans. Un objectif ambitieux, mais indispensable pour donner aux États les moyens de leurs ambitions.
Le sommet de Nice apparaît comme une tentative décisive pour éviter une catastrophe écologique annoncée. Reste à savoir si les promesses politiques se traduiront en actions concrètes… et durables.

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