Les 185 pays réunis cette semaine à Genève pour négocier un traité mondial contre la pollution plastique n’ont pas réussi à trouver un consensus.
Malgré deux versions du texte – l’une présentée en début de semaine, l’autre révisée dans la nuit de jeudi à vendredi – plus d’une centaine de points restaient en suspens, empêchant toute adoption finale.
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, n’a pas caché sa colère face à cet échec : « Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l’adoption d’un traité ambitieux contre la pollution plastique. »
« Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers, ont bloqué un traité ambitieux contre la pollution plastique. »
« La pollution plastique est une crise mondiale qui exige des solutions ambitieuses et collectives. » — Agnès Pannier-Runacher
La pollution plastique est désormais l’une des menaces environnementales les plus pressantes.
Selon l’OCDE, si aucune mesure forte n’est prise, la consommation mondiale pourrait tripler d’ici 2060.
Une étude publiée dans The Lancet estime que les plastiques sont responsables de maladies, décès prématurés et pertes économiques évalués à plus de 1 500 milliards de dollars par an.
Persistants pendant des siècles dans l’environnement, les plastiques se fragmentent en microplastiques qui contaminent l’air, l’eau et la chaîne alimentaire, avec des conséquences encore mal comprises sur la santé humaine.
Des positions diplomatiques irréconciliables
Les discussions, organisées sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), visaient à créer un cadre juridiquement contraignant pour :
- limiter la production,
- encourager le recyclage,
- réduire la dispersion des déchets plastiques.
Mais deux camps se sont opposés :
- certains pays industrialisés demandaient des objectifs clairs de réduction à la source,
- d’autres, producteurs ou grands consommateurs, refusaient toute contrainte jugée nuisible à leur compétitivité.
La prochaine session est prévue début 2026, mais en attendant, plusieurs pays européens envisagent des accords régionaux plus stricts.
De leur côté, ONG et mouvements citoyens appellent à une réduction massive des plastiques à usage unique..
Pour les scientifiques, l’urgence est totale : 11 millions de tonnes de plastique rejoignent les océans chaque année, un chiffre qui pourrait presque tripler d’ici 2040 si rien ne change.
