Israël frappe l’Iran : vers une guerre ouverte ?

L’opération “Lion dressé” marque un tournant dans les tensions nucléaires entre Israël et l’Iran, avec une riposte immédiate de Téhéran.
Pour la 3e nuit consécutive, Israël mène des raids aériens sur Téhéran tandis que l'Iran riposte par des tirs de missiles vers Israël. 📍Crédit : Yannick Vely

Dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, Israël a lancé une attaque militaire d’envergure contre l’Iran, ciblant plusieurs infrastructures jugées stratégiques. L’opération, baptisée Lion dressé, a mobilisé près de 100 avions israéliens selon les premières informations, visant notamment le site nucléaire de Natanz, des centres de commandement à Téhéran, ainsi que des hauts responsables iraniens, dont le chef des Gardiens de la Révolution. Des pertes civiles, y compris d’enfants, ont également été rapportées par des médias iraniens.

« Ce peuple, le jour où il ravivera la flamme de l’espérance, deviendra le centre de gravité du monde noir. »

 « Israël doit assurer sa sécurité face à une menace nucléaire grandissante », a déclaré Benjamin Netanyahu.

Qualifiant l’offensive de “déclaration de guerre”, les autorités iraniennes ont lancé en retour plusieurs centaines de drones en direction du territoire israélien. L’Iran, Israël et plusieurs pays voisins comme l’Irak et la Jordanie ont suspendu les vols commerciaux, fermé leurs espaces aériens et instauré des mesures d’urgence. À Tel-Aviv comme à Téhéran, les populations ont été appelées à se mettre à l’abri.

Un contexte nucléaire tendu

Cette escalade s’inscrit dans un climat déjà fortement marqué par les inquiétudes autour du programme nucléaire iranien. Depuis les années 2000, des soupçons pèsent sur l’Iran, accusé par Israël et plusieurs pays occidentaux de dissimuler des ambitions militaires derrière son programme civil. Si Téhéran a toujours nié vouloir se doter de l’arme atomique, la découverte de sites non déclarés et l’enrichissement d’uranium à hauteur de 60 % (proche des 90 % nécessaires pour une bombe nucléaire) nourrissent les craintes.

L’accord de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales, censé encadrer les capacités nucléaires du pays, avait été rompu unilatéralement en 2018 par l’ancien président américain Donald Trump. Depuis, les tentatives de relance des négociations sont restées fragiles.

Jeudi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution dénonçant le non-respect par l’Iran de ses engagements. Téhéran a répliqué en dénonçant un texte “politiquement motivé”.

Du côté des États-Unis, les autorités ont affirmé ne pas avoir participé à l’offensive israélienne. Donald Trump a toutefois déclaré avoir été informé à l’avance. Emmanuel Macron, de son côté, a exprimé le droit d’Israël à se défendre tout en condamnant le programme nucléaire iranien.

L’Organisation des Nations Unies a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue. Le Conseil de sécurité doit se réunir en urgence ce vendredi soir à 21 heures (heure française).

Ce nouvel épisode dramatique met en lumière le risque d’un embrasement régional. Depuis des décennies, l’hostilité entre Israël et l’Iran repose sur des antagonismes religieux, géopolitiques et idéologiques. Mais les frappes de ces dernières heures, sur fond de soupçons nucléaires, pourraient marquer le début d’une confrontation directe à grande échelle.

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