L’ONU contrainte de réduire son plan humanitaire 2025 face à un effondrement des financements

L’organisation ne pourra aider que 114 millions de personnes au lieu des 180 millions initialement prévus.
Vue de la salle vide de l'Assemblée générale prise de l'allée principale. Photo ONU Vue de la salle vide de l'Assemblée générale prise de l'allée principale. Photo ONU
Vue de la salle vide de l'Assemblée générale prise de l'allée principale. Photo ONU

L’Organisation des Nations Unies a annoncé, ce lundi, une réduction massive de son plan d’aide humanitaire pour l’année 2025. En cause : une chute historique des financements, attribuée en grande partie à la décision des États-Unis, principal donateur mondial, de revoir à la baisse leur contribution à l’aide internationale.

« Les pires coupes financières que le secteur humanitaire ait jamais connues. »

Initialement, l’ONU avait estimé à 44 milliards de dollars le montant nécessaire pour venir en aide à près de 180 millions de personnes vulnérables dans le monde. Face à ce qui est décrit comme « les pires coupes financières que le secteur humanitaire ait jamais connues », le montant alloué ne dépassera finalement pas 29 milliards de dollars.

Cette baisse budgétaire se traduit par un recentrage douloureux des priorités : seuls 114 millions de personnes bénéficieront désormais d’une aide d’urgence, soit 66 millions de moins que prévu.

Parmi les régions qui seront particulièrement affectées par cette révision du plan humanitaire figurent plusieurs foyers de crises majeures : le Soudan, en proie à un conflit dévastateur, la République démocratique du Congo, la Birmanie, ou encore la bande de Gaza, déjà frappée par une situation humanitaire catastrophique.

Ce recul de l’aide internationale pourrait accentuer les pénuries alimentaires, sanitaires et sécuritaires dans ces zones, alors que les besoins ne cessent d’augmenter.

La baisse brutale du financement est largement liée au changement de cap des États-Unis. Depuis son retour au pouvoir, le président Donald Trump a fait de la réduction des aides étrangères une priorité, jugeant ces financements « inefficaces » ou « mal orientés ».

Jusqu’alors, Washington représentait la plus grande part du financement humanitaire mondial. Son retrait ou son désengagement progressif redessine les équilibres dans le secteur et met une pression accrue sur les autres contributeurs, sans pour autant combler le vide laissé.

Ce recul mondial de la solidarité financière soulève de vives inquiétudes chez les ONG et les agences onusiennes. Nombre d’entre elles alertent sur un risque accru d’oubli pour les crises dites « silencieuses » – celles qui ne bénéficient pas d’une couverture médiatique suffisante pour susciter un élan de dons.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’il s’agissait d’un « moment critique » pour la coopération internationale, appelant les États membres à reconsidérer leurs priorités pour ne pas abandonner des millions de vies à la détresse.

Add a comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *