L’espoir de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle s’éloigne définitivement. Une étude publiée ce mercredi dans la revue scientifique Earth System Science Data par 61 chercheurs internationaux tire la sonnette d’alarme : l’objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015 n’est désormais plus atteignable.
Parmi les signataires figurent plusieurs anciens membres du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), donnant un poids particulier à ce constat. C’est la première fois qu’un tel consensus scientifique affirme publiquement l’échec prévisible de la trajectoire climatique actuelle.
L’activité humaine toujours en cause
Les raisons de cet échec sont bien connues. L’étude pointe principalement :
- Le rebond de l’activité aérienne après la pandémie de Covid-19, retrouvant son niveau d’avant-crise sanitaire ;
- La déforestation continue, en particulier en Amazonie, principal réservoir de carbone de la planète ;
- Et plus largement, la dépendance persistante aux énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz restent les piliers des économies mondiales.
Ces facteurs aggravent l’effet de serre et accélèrent le réchauffement global, réduisant la marge d’action pour rester sous les 1,5 °C.
Les scientifiques préviennent que les événements climatiques extrêmes sont appelés à devenir la norme. Les vagues de chaleur, comme celle que connaît actuellement une partie de l’Europe, ne seront plus exceptionnelles. Inondations, sécheresses et incendies se multiplieront, impactant l’agriculture, les infrastructures et la santé publique.
En France, le coût des dégâts climatiques s’élevait déjà à 2 milliards d’euros pour l’année 2024, selon les premières estimations. Un chiffre qui ne devrait que croître au fil des ans.
Face à ce constat, les experts appellent à redoubler d’efforts pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre et adapter les sociétés aux nouvelles réalités climatiques. Même si l’objectif des 1,5 °C est hors de portée, rester sous les 2 °C reste un enjeu vital pour limiter les effets les plus catastrophiques du réchauffement.Ce nouveau rapport sonne comme une alerte définitive : la fenêtre d’action se referme. Agir n’est plus une option, mais une nécessité urgente.
