ICEBlock : l’application qui alerte sur la présence d’agents de l’immigration

Créée par Joshua Aaron, ICEBlock permet aux utilisateurs de signaler discrètement les opérations de l’ICE pour protéger les personnes sans papiers.
recadrée de femme d'affaires à l'aide de smartphone

Joshua Aaron, développeur américain engagé, a lancé une application baptisée ICEBlock. Son objectif : permettre aux utilisateurs de signaler la présence d’agents fédéraux de l’immigration (ICE) dans leur secteur, afin d’en alerter les personnes à proximité. Ce projet, à forte portée sociale, a vu le jour en avril 2025, dans un contexte de durcissement des politiques migratoires aux États-Unis sous la présidence de Donald Trump.

ICEBlock fonctionne comme un système d’alerte en temps réel. Dès qu’un utilisateur repère une opération d’agents de l’immigration, il peut épingler l’emplacement sur une carte, en y ajoutant des détails comme la tenue des agents ou le type de véhicule utilisé. L’information est ensuite envoyée aux utilisateurs situés dans un rayon de 8 kilomètres.

« Ce qu’on vit me rappelle des pages sombres de l’histoire. »

« Ce que je vois aujourd’hui me rappelle l’Allemagne nazie », affirme Joshua Aaron, créateur d’ICEBlock.

Joshua Aaron, qui a conçu sa première application dès l’âge de 13 ans, dit avoir été poussé par une urgence morale : « Ce que je vois aujourd’hui me rappelle des pages sombres de l’histoire. » Il fait ici référence à la montée de la répression envers les personnes sans papiers, particulièrement dans des villes comme Los Angeles, théâtre d’opérations d’expulsion à grande échelle.

Disponible uniquement sur iOS, ICEBlock se distingue par sa volonté farouche de protéger la vie privée. L’application ne collecte ni identifiants, ni données de localisation permanentes, ni adresses IP. Les signalements sont anonymes, temporaires (supprimés après 4 heures) et encadrés pour éviter les abus : un utilisateur ne peut signaler qu’un seul incident tous les 5 minutes dans un périmètre défini.

Joshua Aaron insiste : « Cette application ne sert pas à interférer avec les opérations policières. C’est un outil d’information et de protection pour les communautés concernées. »

La direction intérimaire de l’ICE a vivement critiqué l’application, estimant qu’elle mettait en danger les agents sur le terrain. Selon eux, les agressions contre les forces de l’ordre auraient augmenté de 500 %.

De son côté, Aaron affirme ne pas vouloir monétiser l’application. Il la considère comme un service public, au service des populations les plus vulnérables : « Je ne veux pas d’argent. Je veux juste qu’on agisse. »

Alors que certains géants de la tech affichent un soutien à l’administration Trump, Joshua Aaron prend une position résolument différente : « Il faut avoir du cran. Il ne s’agit pas seulement de profits. Il s’agit de savoir ce qu’on défend. »

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